Publications INSPQ - Prévenir la maltraitance pour un vieillissement en santé – Pistes de réflexion

Auteurs 

Julie Laforest et André Tourigny

Résumé 

L’INSPQ a répondu à l’invitation qui lui a été faite par le Secrétariat aux aînés de déposer un mémoire dans le cadre de sa consultation en vue de l’élaboration du Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées 2022-2027.

Le mémoire repose sur l’expertise développée au cours des dernières années dans le domaine de la prévention de la violence et de la maltraitance envers les personnes aînées. Il s’appuie aussi sur l’expertise dans le domaine de la promotion d’un vieillissement en santé. L’Institut collabore d’ailleurs aux travaux du comité du Secrétariat aux aînés portant sur la bientraitance. Plus récemment, des travaux visant à lutter contre l’isolement social et la solitude chez les personnes aînées en contexte de pandémie ont également été conduits.

L’INSPQ salue l’initiative d’élaborer un troisième Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées. Dans son mémoire, il insiste sur :

  • La maltraitance est un phénomène sous-estimé aux multiples facettes qu’il est possible de mieux cerner en s’appuyant sur des données de surveillance valides, des connaissances scientifiques à jour et l’évaluation des actions mises en place.
    • Une stratégie de prévention de la maltraitance doit agir sur plusieurs plans – relationnel, communautaire, social – et dépasser les interventions de sensibilisation.
    • Les personnes aînées qui subissent de la maltraitance cumulent souvent des expériences de violence tout au long de leur vie. Une approche de santé publique mise sur l’importance d’agir en amont pour renforcer les capacités des personnes et réduire les situations à risque avant qu’elles ne s’aggravent avec l’âge.
    • Trop souvent cachée, la maltraitance entraîne de nombreuses conséquences sur la santé et le bien-être des personnes maltraitées, c’est pourquoi il est essentiel de déployer des mesures organisationnelles favorisant le repérage précoce et la prise en charge de la maltraitance.
    • En plus de viser la réduction de la maltraitance envers les personnes aînées, le plan est l’occasion d’intensifier les efforts de promotion d’un vieillissement en santé en s’attaquant à l’âgisme et en valorisant la bientraitance pour tous et dans toutes les sphères de la société.
    • C’est par une action intersectorielle intégrée et mobilisatrice des paliers national, régional et local qu’il sera possible pour les personnes aînées d’évoluer dans des milieux sains, sécuritaires et inclusifs.
    • La pandémie de COVID-19 a révélé différents enjeux liés au vieillissement et à la place des personnes aînées dans nos sociétés. L’intensification de mesures pour mitiger les effets négatifs d’une crise sanitaire susceptible d’aggraver la maltraitance auprès de cette population est d’autant plus importante.