Nouvelles des membres du Réseau Quebec-INSPQ: Une politique bioalimentaire pour un Québec en santé: des pistes d'action actualisées
La future politique bioalimentaire aura plusieurs implications pour la santé de la population. Les consommateurs et les différents acteurs du secteur bioalimentaire ont d’ailleurs identifié la santé comme l’une de leurs principales préoccupations. Dans le présent document, l’INSPQ attire l’attention des décideurs sur certains enjeux de santé à considérer dans l’élaboration de la politique, soit la saine alimentation, l’innocuité alimentaire et les pesticides ainsi que l’influence des activités agricoles et de l’alimentation sur les changements climatiques. Les deux premières thématiques ont été abordées dans un précédent mémoire produit en 2011. Plusieurs des constats ou recommandations demeurent pertinents, mais ont été actualisés et précisés à la lumière des nouvelles connaissances scientifiques et des développements dans le domaine.
Soutenir une politique facilitant des choix sains
Les politiques publiques touchant la production agricole, la transformation et la distribution peuvent contribuer à créer des environnements favorables à une saine alimentation. À cet effet, les pistes suivantes sont à considérer :
- Mener une réflexion afin d’identifier quelles politiques contribueraient à renforcer la diversification de la production et les marchés locaux d’aliments nutritifs.
- Développer et mettre en oeuvre des cibles de reformulation des aliments transformés, c’est-à-dire des objectifs chiffrés d’amélioration de la composition nutritionnelle des aliments (sodium, gras trans, gras saturés, sucres).
- Promouvoir les marchés publics et autres circuits courts pour favoriser une meilleure alimentation, notamment une plus grande consommation de fruits et légumes.
Limiter les risques associés à la présence de résidus de pesticides dans les aliments
Afin de limiter la présence de pesticides dans les aliments, de favoriser une offre d’aliments sécuritaires et d’obtenir les données pertinentes, il est recommandé de :
- Renforcer le Programme national québécois de surveillance des résidus de pesticides dans les aliments en augmentant et en diversifiant l’échantillonnage, mais aussi en obtenant de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) les données spécifiques au Québec afin de bonifier le portrait québécois en matière de résidus de pesticides dans les aliments.
- Améliorer la diffusion de l’information sur les résidus de pesticides dans les aliments.
- Déployer des efforts supplémentaires pour promouvoir, auprès des producteurs agricoles, les outils d’aide à la décision développés pour faciliter la substitution des pesticides les plus toxiques par des produits à moindre risque.
- Déployer des efforts supplémentaires pour faciliter l’imprégnation de la gestion intégrée des ennemis des cultures comme approche de gestion agricole au Québec, notamment en facilitant et en soutenant la recherche et le développement dans le domaine, de même qu’en accentuant les efforts de formation pour les producteurs.
Réduire l’impact sur les changements climatiques
Les politiques publiques adoptées par le secteur bioalimentaire de même que les choix faits par les consommateurs eux-mêmes ont des impacts sur les changements climatiques. Certaines mesures et actions peuvent contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre, lesquelles sont responsables de la transformation du climat :
- Promouvoir l’achat local et les circuits courts de mise en marché, soit les marchés publics, l’agriculture soutenue par la communauté et l’agriculture urbaine, afin de réduire le transport des produits alimentaires.
- Favoriser l’agriculture urbaine qui, en plus d’accroître l’offre alimentaire de proximité, représente souvent un mode de culture sans pesticides et comporte d’autres impacts favorables à la santé.
- Viser la réduction de la consommation de protéines animales par le développement de recommandations nutritionnelles en ce sens.