Publications Statistique Canada - La santé mentale des immigrants et des réfugiés : données canadiennes provenant d’une base de données couplée au niveau national

Résumé des auteurs

Contexte : Peu d’études relatives à l’effet de la « sélection d’immigrants en bonne santé » (ou effet de l’immigrant en bonne santé, EIBS) ont porté sur la comparaison entre les résultats en matière de santé mentale des personnes nées au Canada à l’échelle nationale et ceux des immigrants, par catégorie d’admission. La présente étude comble cette lacune en examinant la santé mentale autodéclarée (SMAD) des immigrants par catégorie d’admission et  d’autres dimensions d’immigration (p. ex. région d’origine dans le monde et temps écoulé depuis l’établissement) et en procédant à des comparaisons avec les données relatives aux répondants nés au Canada d’une enquête auprès de la population. Données et méthodes : En se fondant sur quatre cycles (de 2011 à 2014) de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) couplée à la Base de données longitudinales sur les immigrants (BDIM), les rapports de cotes de SMAD élevée (c.-à-d. excellente ou très bonne) des répondants nés au Canada sont comparés à ceux des immigrants couplés à la BDIM, à l’aide d’une régression logistique. Au sein de la population d’immigrants de la BDIM, la SMAD élevée a également été examinée selon les dimensions d’immigration susmentionnées. Les résultats corrigés ont tenu compte hiérarchiquement de l’âge, du sexe, de facteurs sociaux et économiques et du sentiment d’appartenance. Résultats : Les résultats corrigés selon l’âge et le sexe montrent que les immigrants, en particulier les réfugiés, sont moins susceptibles que la population née au Canada de déclarer des niveaux élevés de santé mentale, mais ces écarts disparaissent après la correction complète. Les cotes exprimant la possibilité que les immigrants enregistrent une SMAD élevée différaient davantage selon la région d’origine et le temps écoulé depuis l’établissement. Des résultats entièrement corrigés ont par exemple soutenu la notion d’EIBS; les immigrants récents (interviewés dans les 10 ans suivant leur établissement) étaient plus susceptibles de déclarer une SMAD élevée que la population née au Canada ou que les immigrants établis. Des cotes supérieures exprimant la possibilité de SMAD élevée chez les immigrants récents se maintiennent également pour toutes les catégories d’admission et certaines régions du monde. Interprétation : La présente étude fournit de nouvelles données sur les différences en matière de santé mentale entre les personnes nées au Canada et les immigrants selon diverses caractéristiques. Les résultats soulignent une détérioration de l’EIBS en matière de SMAD et permettent de déterminer les facteurs associés significativement à la SMAD. Cette étude peut également servir de référence à d’autres études quant à l’incidence de la COVID-19 sur la santé mentale des immigrants par catégorie d’immigrants.