Rapports d'événement Colloque étudiant du RRSPQ et du RISUQ - Santé mentale : Réponses physiologiques et sociales - Consultez les résumés!

Le colloque étudiant conjoint RRSPQ/RISUQ s'est poursuivi en format webinaire! Découvrez les résumés des présentations du 11 septembre 2020 sous le thème "Santé mentale: Réponses physiologiques et sociales".

Conférencières et résumé des présentations

La réponse aux besoins sociaux des hommes en Abitibi-Témiscamingue

Christel Brouillette
Maîtrise en sciences de la santé (recherche), UQAT
Direction : Stéphane Grenier
Membre du/des réseau.x : RISUQ
Axe.s : Neurosciences cognitives et santé mentale

Au Québec, trois suicides sur quatre sont commis par des hommes (fait similaire à l'international) et l'Abitibi-Témiscamingue (A-T) figure au 2e rang, après le Nunavik, avec un taux supérieur à la moyenne du taux de l'ensemble de la province (A-T: 36,8 décès par suicide pour 100 000 hommes). Les intervenants-terrain sont exposés à plusieurs circonstances qui complexifient la relation d'aide en contexte d'intervention masculine : état d'intoxication, climat de séduction, présence d'agressivité, introspection et motivation limitées, etc. Les professionnels de la santé réclament le besoin de formation puisque leur formation initial (ex: baccalauréat en travail social) les préparent peu à l'intervention masculine. Les exigences de la thérapie (ex: montrer sa vulnérabilité, dévoiler sa vie privée, demander de l'aide, exprimer ses émotions, renoncer au contrôle, être introspectif, confronter sa douleur, reconnaitre ses échecs, etc.) demeurent à l'opposé des exigences de la masculinité (montrer sa force, cacher sa vie privée, faire preuve d'autonomie, agir dans l'action, nier sa souffrance, persister indéfiniment, etc.). La socialisation masculine représente un frein majeur à la demande d'aide puisqu'elle exige chez les hommes du Québec et partout dans le monde, de l'invincibilité et de l'indépendance, puisque chercher de l'aide est synonyme de faiblesse et se fait uniquement en cas de besoin extrême. L'aide externe est inutile d'autant plus que l'expression des émotions n'est pas permise. Cette réalité explique en partie la sous-utilisation des services de santé par les hommes de notre planète, des pays, des provinces, des régions et des municipalités. En région éloignée, l’accessibilité des services s’adressant spécifiquement aux hommes est limitée, ce qui diffère des grands centres urbains où l’offre de service est plus grande et diversifiée. Sachant que le nombre de ressources, que la socialisation masculine et que la formation des professionnels joue un rôle important dans la demande d’aide des hommes et que très peu de recherches ont été réalisées en région pour mieux connaitre les réalités masculines, il s’avère donc pertinent de réaliser une étude descriptive permettant d’illustrer le portrait psychosocial des hommes ainsi que les motifs de consultations entourant la détresse psychologique vécue par ces derniers. Les résultats de cette étude visent à améliorer les connaissances masculines, ce qui sera bénéfique non seulement pour les intervenants mais également pour les hommes habitants sur ce territoire. Cette recherche permettra aussi de justifier le besoin de ressources et de subventions notamment en région pouvant mieux planifier les services destinés aux hommes compte tenu des décès par suicide significatifs et des barrières actuelles qui limitent les hommes dans la demande d’aide. La formation en continue demeure primordial pour pouvoir offrir des services adaptés à la clientèle masculine selon la mise à jour des connaissances scientifiques.


Les symptômes de TDAH, les symptômes anxieux et dépressifs et l’estime de soi à l’adolescence

Sandrine Larouche (co-auteurs : Catherine Herba, Marie-Pier Gingras, Mara Brendgen, Sylvana Côté, Miriam Beauchamp)
Baccalauréat en psychologie, UQAM
Direction : Catherine Herba
Membre du/des réseau.x : RISUQ
Axe.s : Neurosciences cognitives et santé mentale 

Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est parmi les troubles mentaux les plus communs chez les enfants. On remarque d’importantes différences sexuelles quant à la manifestation du trouble rendant sa reconnaissance plus difficile chez les filles. Considérant que le TDAH est sous-diagnostiqué chez celles-ci et que la littérature s’est davantage intéressée aux garçons, on remarque d’importantes lacunes quant aux difficultés vécues par les adolescentes ayant des symptômes de TDAH. Plusieurs adolescentes avec TDAH mentionnent avoir une moins bonne estime d’elles-mêmes, une plus grande démoralisation et elles sont plus à risque de vivre une internalisation de leurs symptômes, de l’anxiété et de la dépression comparativement aux garçons avec TDAH. La présence de symptômes de TDAH plutôt qu’un diagnostic peut également entraîner des difficultés à l’adolescence. Les symptômes de TDAH (Mental Health and Social Inadaptation Assessment for Adolescents), les symptômes anxieux (Revised Children’s Manifest Anxiety Scale), les symptômes dépressifs (Child Depression Inventory) et l’estime de soi globale (Self-perception profile for adolescents) ont été mesurés auprès de 213 adolescents (104 filles et 109 garçons) de 13-14 ans. Les résultats montrent des associations entre le TDAH et les indices de bien-être (anxiété, dépression et estime de soi) chez les deux sexes. Quant aux différences sexuelles, les filles ayant un niveau élevé de symptômes de TDAH ont davantage de symptômes dépressifs que les garçons avec TDAH. Ces résultats soulignent l’importance de considérer les liens entre le TDAH et ces difficultés selon le genre et d’adapter les interventions liées au TDAH selon le genre.


Peur innée et acquise : inclusion des profils hormonaux dans un protocole de conditionnement de la peur

Noémie Séguin-Yelle (Baccalauréat profil honours (thèse de spécialisation) en psychologie, UQAM)
Direction : Marie-France Marin
Membre du/des réseau.x : RISUQ
Axe.s : Neurosciences cognitives et santé mentale 

Plusieurs pathologies liées à la peur découlent d’un apprentissage associatif, où un stimulus neutre acquiert la signification d’un stimulus aversif inconditionnel. Des études ont démontré que la réponse physiologique (ex. : sudation) suite à l’exposition à un trauma prédisait un portrait clinique plus sombre. Parallèlement, des études expérimentales ont montré des liens entre la réponse au stimulus aversif (réponse inconditionnée; RI) et la réponse au stimulus initialement neutre (réponse conditionnée; RC). Sachant que les femmes sont plus à risque de développer des pathologies liées à la peur et que l’estrogène favorise l’apprentissage, notre étude visait à examiner la relation entre la RI et la RC chez des adultes en santé, en fonction des profils hormonaux. Quatre-vingts participants (hommes, femmes prenant la pilule contraceptive (faibles niveaux d’estrogène), femmes en début de cycle menstruel (faibles niveaux d’estrogène) et femmes en milieu de cycle menstruel (niveaux élevés d’estrogène), âgés entre 18 et 35, ans ont été exposés à un protocole de conditionnement de la peur, où des lampes de couleur étaient pairées avec un stimulus aversif (choc) ou non, alors que les réponses électrodermales étaient mesurées. Une association entre la RI et la RC a été trouvée chez les hommes (r = 0.620, p = 0.004) et les femmes en milieu de cycle menstruel (r = 0.600, p = 0.005). Ces résultats suggèrent que les profils hormonaux jouent un rôle important dans l’apprentissage de la peur. Il sera intéressant d’examiner s’ils modulent également la vulnérabilité à développer une pathologie liée à la peur.

 

Pour toute information, contactez Samuel St-Amour: 

st-amour.samuel.2@courrier.uqam.ca