Soutien à la recherche et concours Lauréat du concours Poléthicas 2023-2024

 

Félicitations aux lauréat.e.s du concours Banque de cas PolÉthicas pour l'année 2023-2024 !

Titre

Le "coût environnemental" d'une technologie de santé peut-il être trop élevé? Le cas des dispositifs d'inhalation pour la maladie pulmonaire obstructive chronique

Chercheur.euse.s

Chercheur principal : Charles Dupras, Université de Montréal

Co-chercheuse : Valentina De Maack, Université de Montréal

Collaboratrices: Isabelle Ganache, INESSS et Sandy Tubeuf, Université catholique de Louvain

Résumé

Nos systèmes de santé visent à préserver et améliorer la santé des populations humaines. Ce faisant, ils contribuent cependant aux changements climatiques et de façon plus générale, à la pollution globale, en générant une proportion importante des gaz à effet de serre anthropiques, des particules fines, des résidus plastiques, et des contaminants pharmaceutiques et chimiques qui dégradent in fine la qualité de l’air, de l’eau et des sols. En plus de nuire à la santé de la faune et de la flore, cette pollution a pour effet de détériorer notre environnement, et par le fait même, paradoxalement, la santé humaine. À la lumière d’un corpus scientifique grandissant, il semble de plus en plus pressant de nous pencher sur la question de l’empreinte environnementale de nos systèmes de santé et des avenues possibles pour parvenir à réduire cette empreinte. Une opportunité qui s’offre à nous en ce sens est d’inclure à l’évaluation classique des médicaments, des technologies et des modes d’intervention en santé – focalisée principalement sur le ratio entre l’efficacité clinique et le coût financier qu’ils représentent – l’évaluation de leur « coût environnemental ». Ainsi, des organismes comme l’Agence des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS) au Canada et l’Institut national d’excellence en santé et des services sociaux (INESSS) au Québec commencent à envisager de prendre en compte de façon systématique les données existantes à ce chapitre. Jusqu’ici, peu de recommandations publiées par ces organismes avaient inclus ce type de données. Récemment, trois technologies de santé ont suscité une telle réflexion : le traitement de la dysfonction rénale par dialyse, les technologies d’intelligence artificielle appliquées au domaine de la santé, et les dispositifs d’inhalation pour traiter la maladie pulmonaire obstructive chronique. Bien qu’il faille saluer ces réflexions importantes, nous croyons également important de souligner les tensions et les dilemmes éthiques que ces nouvelles considérations environnementales soulèvent dans le milieu de la santé humaine. L’étude de cas proposée permettra d’explorer les questions sensibles liées à la possibilité de décisions et même de « compromis » de santé sur la base de coûts environnementaux élevés dans l’évaluation des technologies de santé.