Soutien à la recherche et concours Lauréat.e.s du concours bourses de stage sur les politiques publiques et la santé des populations 2023-2024

 

Félicitations aux lauréat.e.s du concours bourses de stage sur les politiques publiques et la santé des populations !​ Découvrez leur projet de stage !


Lauréat : Habila Adamou Djibo, candidat au doctorat en aménagement du territoire et de développement régional, Université Laval

Lieu du stage : Institut national de santé publique du Québec

Superviseur : Éric Robitaille, conseiller scientifique spécialisé

Résumé du projet de stage :

La littérature montre une augmentation des études portant sur les environnements socioéconomiques et bâtis du milieu de vie qui favorisent la prise de poids des personnes. Cependant la littérature est en grande partie issue d’études transversales. L’hypothèse générale qui motive cette recherche est que les caractéristiques d'un milieu de vie constituent un facteur de risque qui influence les habitudes de vie qui sont liées au statut pondéral des personnes. La création d’indicateurs longitudinaux du milieu de vie contribuera à une meilleure compréhension des liens entre milieu de vie et statut pondéral.

Notre stage vise exactement à créer des indicateurs longitudinaux du contexte socioéconomique et bâti auxquels les participants de la cohorte CARTaGENE sont exposés.  La finalité est d’estimer l’influence du contexte socioéconomique et bâti du milieu de vie sur l'obésité avec une approche longitudinale. (Obj1) créer et caractériser les trajectoires de l’environnement alimentaire; (Obj2) construire des indicateurs socioéconomiques longitudinaux du milieu de vie; (Obj3) construire les trajectoires du statut pondéral; (Obj4) analyser les associations entre les indicateurs longitudinaux du milieu de vie et les trajectoires du statut pondéral.

Les résultats de ce stage rendront disponibles des indicateurs originaux (Obj1, Obj2, Obj3) qui contribueront à l’élaboration des politiques en aménagement du territoire. En plus, dans un cadre pratique et intersectoriel nos résultats mettront à la disposition de l’institut national de santé publique du Québec des indicateurs longitudinaux des contextes socioéconomique et bâtis et des données probantes pour contribuer à l’élaboration de politiques publiques de promotion des milieux de vie favorables aux saines habitudes et de prévention de l’obésité.


Lauréate : Marie-Kim Bouchard-Genest, candidate à la maîtrise en science politique, UQAM

Lieu du stage : Institut National de santé Publique du Québec

Superviseur : Michel Désy, conseiller scientifique spécialisé

Résumé du projet de stage :

Mise en contexte 

L’insécurité alimentaire se définit comme étant « l’incapacité de se procurer ou de consommer des aliments de qualité, ou en quantité suffisante, de façon socialement acceptable, ou encore l’incertitude d’être en mesure de le faire » [i]. La sécurité alimentaire repose ainsi sur : la disponibilité physique des aliments, l’accessibilité économique aux aliments, l’utilisation des aliments et la stabilité des trois autres dimensions [ii].

En date de 2021, une enquête canadienne sur le revenu montre que 14,7% de la population québécoise vit dans un ménage qui connait une forme d’insécurité alimentaire. Des données disponibles en date de mars 2023, montrent que, sur un an, il y a eu une augmentation de 10,1% du prix des aliments au Québec, pour ce qui est des fruits et légumes frais, il y a une hausse de 11,7% [iii]. En réponse à cette hausse, il y aurait aussi une augmentation d'usagers des Banques alimentaires du Québec à hauteur de 33% depuis 2019, dont 9% au cours de la dernière année [iv]

L’enjeu de la stigmatisation

Les personnes en situation de pauvreté sont plus souvent en situation d’insécurité alimentaire en raison du manque de disponibilité et d’accessibilité économique aux aliments. Il s’agit aussi d’un groupe qui est particulièrement touché par la stigmatisation. Les plans de lutte à la pauvreté du Québec incluent déjà des mesures visant à réduire les préjugés à l’égard des personnes en situation de pauvreté, cependant est-il possible que d’autres mesures qui ont pour but de lutter contre l’insécurité alimentaire aient des effets indirects sur la stigmatisation, qu’ils soient positifs ou négatifs ? 

La stigmatisation sociale de certains groupes de personnes va se faire sur la base de caractéristiques qui sont propres à ces individus ou à leur groupe d’appartenance. La stigmatisation survient lorsque des individus se voient attribuer une image négative par le reste de la population et est aggravée lorsqu’ils sont vus comme étant responsables, par leurs comportements, de problèmes sociaux ou de santé. Il est déjà bien documenté que la stigmatisation entraîne des effets négatifs concrets sur la santé, mais aussi sur l’efficacité de certaines mesures. En ce sens, il apparaît particulièrement pertinent de s’intéresser aux mesures de lutte contre l’insécurité alimentaire mises en place au Québec. Certaines mesures participent-elles à amplifier la stigmatisation de groupes déjà vulnérables ? Si c’est le cas, ces mesures sont-elles toujours légitimes et utiles ?


[i] Santé Canada, « Insécurité alimentaire des ménages au Canada : Survol », documents d’information, 18 février 2020. 

[ii] Banque Mondiale, « Qu’est-ce que la sécurité alimentaire ? », Text/HTML, World Bank, 2023.

[iii] Félix Bélanger, « En bref : l’insécurité alimentaire au Québec », PREMIÈRE LECTURE (blog), 10 mai 2023.

[iv] Miriam Lafontaine, « Québec vient en aide aux banques alimentaires », Le Devoir, 7 juillet 2023.